Axe1: « Histoire et mĂ©moires des conflits » Extraits du programme: : « L’étudede ce thĂšme a un double objectif. Le premier est de montrer comment les conflits et leur histoire s’insivent dans les mĂ©moires des populations » ; « Le premier axe explore la maniĂšre dont histoire et mĂ©moires s’atiulent, Ă  travers l’exempledes Par Jean-Charles Jauffret. [1] MĂ©moires et Histoire point d’historiographie sur la Guerre d’AlgĂ©rie La RĂ©daction d’Historiens & GĂ©ographes remercie vivement son collĂšgue Jean-Charles Jauffret, Professeur d’Histoire contemporaine Ă  l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence, pour lui avoir transmis cette mise au point historiographique inĂ©dite qui intĂ©ressera particuliĂšrement les professeures en charge d’enseigner le thĂšme portant sur l’historien et les mĂ©moires de la guerre d’AlgĂ©rie. Nous signalons enfin Ă  nos lecteurs que la direction acadĂ©mique des Hauts-de-Seine en partenariat avec l’ONACVG et l’Association des Professeurs d’Histoire et de GĂ©ographie APHG organise Ă  Nanterre une journĂ©e d’étude sur les mĂ©moires du conflit algĂ©rien le 23 fĂ©vrier prochain. Plusieurs tables rondes seront proposĂ©es et animĂ©es par des historiens, des enseignants chercheurs, l’inspection pĂ©dagogique rĂ©gionale, les archives dĂ©partementales des Hauts-de-Seine, la BDIC, l’INA, l’ONACVG et l’APHG. [2] Enjeu renouvelĂ© des prĂ©sidentielles en 2017 pour sĂ©duire un fond de nostalgĂ©riques » estimĂ© Ă  environ deux millions d’électeurs 1re,2e et 3e gĂ©nĂ©rations de pieds-noirs et descendants, y compris de harkis, la guerre d’AlgĂ©rie refait surface. En remontent les relents nausĂ©abonds de mĂ©moires blessĂ©es qui s’ostracisent l’une l’autre. D’oĂč la faible audience des historiens et la reconduction, comme pendant le conflit, note Benjamin Stora [3], d’extrĂȘmes identitaires ressassĂ©s de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. C’est-Ă -dire entre les nostalgiques de l’AlgĂ©rie française qui considĂšrent que l’islam est inassimilable en mĂ©tropole, et les partisans de l’indĂ©pendance algĂ©rienne qui arborent drapeaux algĂ©riens et islam communautariste en Ă©lĂ©ments de dĂ©fi. S’ajoutent l’ignorance volontaire des politiques [4] et de l’opinion qui n’a toujours pas admis l’hĂ©ritage de la dĂ©colonisation dans le roman national ». Comme le note Mona Ozouf La France est un Ă©trange pays oĂč la mĂ©moire divise ». Pourtant, ce conflit, depuis peu, bĂ©nĂ©ficie d’une ouverture dans l’enseignement secondaire. Mais cette Ă©tude souffre de la crainte d’ouvrir la boĂźte de Pandore au lieu d’étudier d’abord la guerre d’AlgĂ©rie en s’appuyant sur des ouvrages gĂ©nĂ©raux qui font autoritĂ© [5], on botte en touche en s’intĂ©ressant uniquement Ă  la mĂ©moire, plus quelques allusions aux travaux des historiens et aux tĂ©moignages Ă©crits [6] ou filmĂ©s [7]. En France est venu depuis longtemps le temps des historiens, comme je le soulignais en compagnie de mon collĂšgue et ami Gilbert Meynier dans la revue Esprit en 2004 [8]. MalgrĂ© la fĂ©brilitĂ© suscitĂ©e par les rendez-vous Ă©lectoraux ou le scandale mĂ©diatique suscitĂ© en 2001-2002 par la publication des aveux du gĂ©nĂ©ral Paul Aussaresses, Services spĂ©ciaux, AlgĂ©rie 1955-1957 mon tĂ©moignage sur la torture, le temps historique poursuit son cours. Il exhume peu Ă  peu non une, mais des guerres d’AlgĂ©rie tant les destins des acteurs furent diffĂ©rents. A l’inverse d’une idĂ©e reçue, cette question a toujours intĂ©ressĂ© les historiens, tandis que toute notion d’histoire officielle n’a jamais eu droit de citĂ© pour les historiens dignes de ce nom. Et ce, en dĂ©pit des vellĂ©itĂ©s revanchardes des auteurs du Livre blanc de l’armĂ©e française en AlgĂ©rie [9]. Or ce conflit est un des mieux Ă©tudiĂ©s si l’on tient compte du nombre de publications, soit plus du double que pour la guerre d’Indochine par exemple, pour ne rien dire des 666 thĂšses et mĂ©moires en langue française recensĂ©s par Maurice Sarrazin en 2012 [10]. Depuis les travaux de Charles-AndrĂ© Julien, Xavier Yacono, ou Charles-Robert Ageron, il y a longtemps que les historiens auscultent cette boĂźte Ă  chagrin », selon une formule du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, que constitue la guerre d’AlgĂ©rie, fracture la plus importante de la conscience nationale française contemporaine aprĂšs l’Affaire Dreyfus et juin 1940. Depuis le colloque novateur de dĂ©cembre 1988, sous la direction de Jean-Pierre Rioux [11], la soutenance en Sorbonne, en juin 1989, de la thĂšse de l’AlgĂ©rien Boucif Mekhaled sur Les EvĂ©nements de SĂ©tif, Kherrata et Guelma l’insurrection du Nord-Constantinois, et la publication, en mars 1990, du tome I de la sĂ©rie, sous la direction de Jean-Charles Jauffret, de La Guerre d’AlgĂ©rie par les documents proposĂ© par le Service historique de l’armĂ©e de terre, puis d’un tome 2 en 1998, du cĂŽtĂ© français il est possible, sans oublier les thĂšses importantes des annĂ©es 1980 comme celles de Guy PervillĂ© sur les Ă©tudiants algĂ©riens [12] ou de Benjamin Stora sur Messali Hadj [13], de parler d’un solide acquis scientifique. Il transcende les relations, en dents de scie, franco-algĂ©riennes, tout en continuant de nourrir le dĂ©bat public qui rebondit Ă  chaque anniversaire dĂ©cennal de 1962 qui se souvient, Ă  prĂ©sent de la longue sĂ©rie de La Guerre d’AlgĂ©rie. Historia Magazine, publiĂ©e de 1971 Ă  1974, ou des six numĂ©ros de Guerre d’AlgĂ©rie Magazine en 2002 ?. La multiplication des colloques internationaux, publiĂ©s par de grandes maisons d’édition, oĂč tous les sujets sont Ă©tudiĂ©s, y compris les questions gĂȘnantes telles les massacres de harkis, la torture, l’emploi du napalm, le putsch des gĂ©nĂ©raux ou les luttes intestines Ă  l’intĂ©rieur du mouvement national algĂ©rien, confirment cette tendance. Elle va jusqu’à s’intĂ©resser rĂ©cemment Ă  l’histoire du genre [14], depuis les travaux pionniers dans ce domaine de RaphaĂ«lle Branche, dont la question du viol [15]. A ce propos, les deux premiers colloques d’histoire militaire comparĂ©e ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s en complĂ©mentaritĂ© franco-algĂ©rienne en 2000 et 2002. Le premier, en mai 2000, Ă  Montpellier, dans un lieu hautement symbolique - une enceinte militaire - a Ă©tĂ© publiĂ© en 2001, sous la direction de Maurice VaĂŻsse et de Jean-Charles Jauffret [16]. Il concernait les aspects gĂ©nĂ©raux et techniques du conflit. Le second, qui s’est tenu dans la maison mĂšre du CNRS Ă  Paris en octobre 2002, rĂ©unissait un nombre de participants encore plus important, vu le thĂšme choisi des destins croisĂ©s, Des Hommes et des Femmes en Guerre d’AlgĂ©rie publiĂ© en octobre 2003, sous la direction de Jean-Charles Jauffret [17], sans qu’aucun des groupes concernĂ©s ne soit oubliĂ©e juifs, harkis, sympathisants du FLN en France, paras, femmes de l’ALN
 Parmi les colloques majeurs, Ă©lĂ©ments essentiels du dialogue entre historiens mais aussi ouverture pour le public Ă©clairĂ©, il convient de citer aussi un colloque-confluence, celui qui s’est tenu en Sorbonne en dĂ©cembre 2000 en l’honneur de Charles-Robert Ageron, La Guerre d’AlgĂ©rie au miroir des dĂ©colonisations françaises [18]. Il faut souligner qu’il n’y a plus de sujets tabous ». En effet, marquant un saut qualitatif important, les soutenances, en France, de thĂšses, publiĂ©es, telles celles d’histoire politico-Ă©conomique de Daniel Lefeuvre, la thĂšse sur la torture de RaphaĂ«lle Branche, celle de Claire Mauss-Copeaux sur la mĂ©moire douloureuse des appelĂ©s, celle de FrĂ©dĂ©ric MĂ©dard sur la technique et logistique, de Jean Monneret sur la fin de la guerre, ou de Sylvie ThĂ©nault sur la justice française dans la guerre [19], rappellent que le territoire de l’historien », Ă  l’abri de la surmĂ©diatisation, ne cesse de s’agrandir. Outre les multiples Ă©tudes sur le massacre des AlgĂ©riens Ă  Paris lors de la manifestation du 21 octobre 1961, les travaux d’Olivier Dard sur l’OAS [20], ceux de Jean-Jacques Jordi sur les harkis, les disparus Français d’AlgĂ©rie dont le massacre d’Oran du 5 juillet 1962 [21], des thĂšses majeures, dont on espĂšre la publication et qui ont dĂ©jĂ  donnĂ© lieu Ă  des publications partielles, montrent tout l’intĂ©rĂȘt de la jeune gĂ©nĂ©ration d’historiens pour la guerre d’AlgĂ©rie. Voir le travail fondamental de Tramor QuĂ©meneur, soutenu en 2007 [22], qui dĂ©truit un certain nombre d’idĂ©es reçues en ce qui concerne les dĂ©sertions 886, plus 3 200 lĂ©gionnaires et 6 000 spahis et tirailleurs algĂ©riens et les insoumissions 12 000 rĂ©fractaires en tout, soit 1% des appelĂ©s. La dĂ©portation des populations expulsĂ©es des zones interdites » soit plus de deux millions d’AlgĂ©riens et les 2 000 camps de regroupements ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s par Fabien Sacriste, thĂšse soutenue en 2014 [23]. Ce territoire de l’historien » est graduellement fortifiĂ© par des publications continues de tĂ©moignages, pour ne rien dire de synthĂšses dont celles de Jean-Charles Jauffret sur les soldats français dans la guerre, de Gilbert Meynier sur l’histoire du FLN, et plus globalement sur la guerre, de Guy PervillĂ©, de Jacques FrĂ©meaux, de l’ouvrage collectif sur la guerre d’AlgĂ©rie dirigĂ© par Mohammed Harbi et Benjamin Stora, et de la publication de livres-documents, comme le recueil annotĂ© dĂ» Ă  Mohammed Harbi et Gilbert Meynier [24], qui montrent les voies du passage de la mĂ©moire Ă  l’histoire de la guerre d’AlgĂ©rie. C’est l’illustration de cette maxime de Lucien Febvre L’historien ne trouve pas, il cherche » Ă  propos d’un confit officiellement reconnu en France par la loi du 10 juin 1999. Il reste Ă  souhaiter que l’historien pourra continuer Ă  faire son travail en demeurant serein malgrĂ© les menaces d’un populisme revanchard et islamophobe en continuant de profiter, en France, ce qui n’est pas encore le cas en AlgĂ©rie, de l’ouverture des archives, militaires notamment, depuis 1992. Les historiens français, le plus souvent avec des chercheurs et des collĂšgues algĂ©riens non engluĂ©s dans l’histoire officielle figĂ©e dans l’hypercommĂ©moration » formule de Guy PervillĂ© du 1er novembre 1954, mĂšnent aussi une sĂ©rie de travaux en regards croisĂ©s. Parmi eux on peut citer la thĂšse pionniĂšre de Dalila AĂŻt-el-Djoudi [25], l’important colloque de l’ENS de Lyon en 2006 [26], ou les deux tomes, publiĂ©s en 2016, par Renaud de Rochebrune et Benjamin Stora, chez DenoĂ«l, La Guerre d’AlgĂ©rie vue par les AlgĂ©riens. En bref, le temps historique n’est ni le temps mĂ©diatique, ni le temps politique et il serait utile de mĂ©diter cette maxime de Pierre Nora pour tous les Ă©lĂšves et Ă©tudiants La mĂ©moire divise, l’histoire rassemble ». © Jean-Charles Jauffret, Aix-en-Provence, 18 janvier 2017. Tous droits rĂ©servĂ©s. Illustration en une » Couverture de la revue Historiens & GĂ©ographes n° 388, octobre 2004, Dossier La guerre d’AlgĂ©rie, 1954-1962 », sous la direction de Jean-Charles Jauffret et Guy PervillĂ©. Alger, toits de la casbah et vue du port, avril 1975 ; © AFP. Photo Jean-Pierre PREVEL / STF. © Les services de la RĂ©daction d’Historiens & GĂ©ographes, 18/01/2017. Tous droits rĂ©servĂ©s. Notes[1] Professeur d’Histoire contemporaine Ă  l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence.[2] Voir en ligne sur le site de l’APHG, ici[3] B. Stora et Alexis Jenni, Les MĂ©moires dangereuses, Albin Michel, 2016, avant-propos de Benjamin Stora, p. III. Il s’interroge par ailleurs Qui Ă©coute aujourd’hui les historiens ? ».[4] On pourrait citer, Ă  titre d’exemple, l’aventure de l’exposition des Invalides, MusĂ©e de l’armĂ©e, du 16 mai au 29 juillet 2012 consacrĂ©e Ă  l’AlgĂ©rie. Cette derniĂšre est rĂ©vĂ©latrice de l’embarras des politiques qui ne savent pas comment aborder une guerre perdue. Cette exposition a Ă©tĂ© reportĂ©e pour son inauguration du 27 mars au 14 mai 2012, entre les deux tours des Ă©lections prĂ©sidentielles. De sorte qu’elle n’a Ă©tĂ© possible que par l’absence volontaire de toute personnalitĂ© politique d’envergure, malgrĂ© un succĂšs record. Elle n’a pas Ă©tĂ© reconduite et les collections ont Ă©tĂ© dispersĂ©es. Le catalogue en avait pourtant Ă©tĂ© publiĂ© en amont, le 15 avril 2012 sous le titre anodin d’un accompagnement d’une bande dessinĂ©e, AlgĂ©rie, 1830-1962, avec Jacques Ferrandez, Bruxelles, Casterman, 256 p. Elle faisait suite, 30 ans plus tard, Ă  une autre exposition, aux Invalides mais dans une salle modeste, 2 au 26 juin 1992, cf. le catalogue publiĂ© par GERVEREAU L., RIOUX et STORA B. sous la direction de, La France en guerre d’AlgĂ©rie, BDIC, 1992.[5] BOUCHENE Abderrahmane, PEYROULOU Jean-Pierre, TENGOUR Ouanassa Siari et THENAULT Sylvie, Histoire de l’AlgĂ©rie Ă  la pĂ©riode coloniale, 1830-1962, La DĂ©couverte, 2012 ; DELMAS Jean, La Guerre d’AlgĂ©rie, Caen, Le MĂ©morial de Caen, 2005 ; ELSENHANS Harmut, La Guerre d’AlgĂ©rie. La transition d’une France Ă  une autre, le passage de la IVe Ă  la Ve RĂ©publique, Arles, Publisud, 2000 ; FRÉMEAUX Jacques, La France et l’AlgĂ©rie en guerre, 1830-1870, 1954-1962, Economica, 2002 ; PERVILLÉ Guy, Pour une histoire de la guerre d’AlgĂ©rie, Picard, 2002 ; Atlas de la guerre d’AlgĂ©rie, de la conquĂȘte Ă  l’indĂ©pendance, Autrement, 2003 ; STORA Benjamin, Histoire de la guerre d’AlgĂ©rie, La DĂ©couverte, 1992, rééd. 2004 ; La Guerre d’AlgĂ©rie, Puf, 2007.[6] Parmi les tĂ©moignages majeurs celui d’un camusien Ă  l’écriture sans concession, Claude Georges Picard, Un piton sĂ©parĂ© du reste du monde. Ma guerre en Kabylie, journal d’un appelĂ© 1961-1962, prĂ©face de Jean-Charles Jauffret, les Éditions du Net, 2013.[7] Voir la somme, issue de sa thĂšse, de DENIS SĂ©bastien, Le CinĂ©ma et la guerre d’AlgĂ©rie, Paris, Nouveau Monde Éditions, 2009.[8] Esprit, n° 307, aoĂ»t-septembre 2004 La guerre d’AlgĂ©rie histoire officielle, histoire idĂ©ologique, histoire des historiens », p. 224-230.[9] PubliĂ© en 2001 aux Ă©ditions Contretemps.[10] SARRAZIN, Maurice, 666 thĂšses et mĂ©moires en langue française sur la guerre d’AlgĂ©rie, 1954-1962, L’Harmattan, 2012.[11] RIOUX Jean-Pierre sous la direction de, La Guerre d’AlgĂ©rie et les Français, actes du colloque de l’IHTP, Paris, 15 au 17 dĂ©cembre 1988, Paris, Fayard, 1990.[12] Les Etudiants algĂ©riens de l’universitĂ© française 1880-1962, Éditions du CNRS, 1984.[13] Messali Hadj 1898-1974, Le Sycomore, 1982 réédit. L’Harmattan, 1986 et Hachette Coll. Pluriel histoire, 2004.[14] Voir, notamment, BRUN Catherine et SHEPARD Todd, Guerre d’AlgĂ©rie. Le sexe outragĂ©, CNRS Editions, septembre 2016, ouvrage composĂ© d’articles internationaux et d’une partie des communications du colloque de la BNF et de l’Institut du monde arabe, les 9 et 10 septembre 2014. Cet ouvrage rappelle que le viol est bien un instrument de guerre.[15] BRANCHE RaphaĂ«lle et VIRGILI Fabrice, Viols en temps de guerre, Payot, 2011.[16] Militaires et guĂ©rilla dans la guerre d’AlgĂ©rie, Complexe, Bruxelles, 2001.[17] Autrement, octobre 2003.[19] LEFEUVRE Daniel, ChĂšre AlgĂ©rie. Comptes et mĂ©comptes de la tutelle coloniale 1930-1962, SociĂ©tĂ© française d’histoire d’Outre-Mer, 1997 ; BRANCHE RaphaĂ«lle, La Torture et l’armĂ©e pendant la guerre d’AlgĂ©rie 1954-1962, Gallimard, 2001 ; MAUSS-COPEAUX Claire, AppelĂ©s d’AlgĂ©rie. La mĂ©moire confisquĂ©e, Hachette, 1995 ; MÉDARD FrĂ©dĂ©ric, Technique et logistique en guerre d’AlgĂ©rie, Lavauzelle, 2002 ; MONNERET Jean, La Phase finale de la guerre d’AlgĂ©rie, L’Harmattan, 2000 ; THÉNAULT Sylvie, Une drĂŽle de justice. Les magistrats dans la guerre d’AlgĂ©rie, La DĂ©couverte, 2001.[20] Voyage au cƓur de l’OAS, Perrin, 2005.[21] Les Disparus civils europĂ©ens de la guerre d’AlgĂ©rie un silence d’Etat, SOTECA, 2011.[22] Une guerre sans Non » ? Insoumissions, refus d’obĂ©issance et dĂ©sertions des soldats français pendant la guerre d’AlgĂ©rie 1954-1962, sous la direction de Benjamin Stora, universitĂ© de Paris-VIII, 15 octobre 2007. Cinq tomes.[23] Les camps de regroupement ». Une histoire de l’État colonial et de la sociĂ©tĂ© rurale pendant la guerre d’indĂ©pendance algĂ©rienne 1954-1962, sous la direction de Guy PervillĂ© et Jacques Cantier, UniversitĂ© de Toulouse-Jean-JaurĂšs, 14 novembre 2014. Trois tomes.[24] JAUFFRET Jean-Charles, Soldats en AlgĂ©rie 1954-1962. ExpĂ©riences contrastĂ©es des hommes du contingent, Autrement, Paris, 2000 ; Guerre d’AlgĂ©rie, 1954-1962. Les combattants français et leur mĂ©moire, Odile Jacob, 2016 ; MEYNIER Gilbert, Histoire intĂ©rieure du FLN, Fayard, 2002 ; PERVILLÉ Guy, Pour une histoire de la guerre d’AlgĂ©rie, Picard, Paris, 2002 ; FRÉMEAUX Jacques, La France et l’AlgĂ©rie en guerre 1830-1962, Economica, Paris, 2002 ; HARBI Mohammed, STORA Benjamin, La Guerre d’AlgĂ©rie 1954-1962. La fin de l’amnĂ©sie, Robert Laffont, Paris 2004 ; HARBI Mohammed, MEYNIER Gilbert, Le FLN. Documents et histoire 1954-1962, Fayard, Paris, 2004.[25] AÏT-EL-DJOUDI Dalila, La Guerre d’AlgĂ©rie vue par l’ALN, 1954-1962. L’armĂ©e française sous le regard des combattants algĂ©riens, prĂ©face de Jean-Charles Jauffret, Autrement, 2007.[26] 20-21-22 juin 2006, Lyon, Ecole normale supĂ©rieure, colloque international, Pour une histoire critique et citoyenne franco-algĂ©rienne, organisĂ© sous la direction de Gilbert Meynier qui a fait appel Ă  de nombreux organismes de recherches et d’enseignement CNRS, ENS, IEP de Lyon et d’Aix-en-Provence
 et qui a bĂ©nĂ©ficiĂ© de l’appui des conseils rĂ©gional et gĂ©nĂ©ral. Communications 1 600 p publiĂ©es en ligne, le 13 novembre 2007 par Gilbert Meynier, FrĂ©dĂ©ric AbĂ©cassis et Afifa Zenati sur le site EnHistoire‐gĂ©ographie, gĂ©opolitique et sciences politiques : – L’adaptation des sujets de la spĂ©cialitĂ© HGGSP consiste en un doublement du sujet de dissertation. – Les candidats ont dĂ©sormais le choix entre deux sujets de dissertation qui portent sur des thĂšmes diffĂ©rents. – L’étude de document portera sur un thĂšme qui n’est celui d’aucun des deux sujets 30 fiches pratiquesTout le programme du Bac spĂ©cialitĂ© HGGSP en 30 fiches pratiques. Le cours expliquĂ© de façon claire et efficace Les dĂ©finitions et les lieux clĂ©s Ă  connaĂźtre Une organisation synthĂ©tique pour bien mĂ©moriser Sommaire De nouveaux espaces de conquĂȘte Fiche 1 - ConquĂȘtes, affirmations de puissances et rivalitĂ©s les courses Ă  l'espace Fiche 2 - Enjeux diplomatiques et coopĂ©rations Fiche 3 - Affirmer sa puissance depuis la me Fiche 4 - La Chine conquĂ©rante ? Faire la guerre, faire la paix formes de conflits et modes de rĂ©solution Fiche 5 - Les formes de conflits Fiche 6 - Les moyens de la construction de la paix Fiche 7 - Des conflits interĂ©tatiques aux enjeux transnationaux Fiche 8 - Le dĂ©fi de la construction de la paix . Fiche 9 - Le Moyen-Orient conflits rĂ©gionaux et tentatives de paix impliquant des acteurs internationaux Histoire et mĂ©moiresFiche 10 - Histoire et mĂ©moires deux modes de relation au passĂ© Fiche 11 - Histoire, mĂ©moire et justice Fiche 12 - Construire une justice internationale l'exemple du TPIY Identifier, protĂ©ger et valoriser le patrimoine enjeux gĂ©opolitiques Fiche 13 - La notion de patrimoine Fiche 14 - Les tensions du patrimoine mondial Fiche 15 - Usages sociaux et politiques du patrimoine le cas du chĂąteau de Versailles . Fiche 16 - Patrimoine, la prĂ©servation entre tensions et concurrences Fiche 17 - La France et le patrimoine, des actions majeures de valorisation et de protection L'environnement, entre exploitation et protection un enjeu planĂ©taire Fiche 18 - Comment dĂ©finir l'environnement ? Fiche 19 - Environnement et enjeux politiques et sociaux Fiche 20 - Le rĂŽle des individus et des sociĂ©tĂ©s dans l'Ă©volution des milieux Fiche 21 - Le changement climatique approche historique et gĂ©opolitique Fiche 22 - Les États-Unis et la question environnementale tensions et contrastes Fiche 23 - Acteurs et politiques de l'environnement aux XXe et XXIe siĂšcles aux États-Unis L'enjeu de la connaissance Fiche 24 - Qu'est-ce que la connaissance ? Fiche 25 - Connaissance et sociĂ©tĂ© quels enjeux ? Fiche 26 - Produire et diffuser des connaissances recherches et Ă©changes sur la radioactivitĂ© de 1896 Ă  1950 Fiche 27 - L'alphabĂ©tisation des femmes dans le monde du XVIe siĂšcle Ă  nos jours Fiche 28 - Le cyberespace conflictualitĂ© et coopĂ©ration entre les acteurs MĂ©thodologie Fiche 29 - La dissertation Fiche 30 - L'Ă©tude critique de documents
Dissertation: HGGSP: mĂȘle conflit arabo-yemenite. Recherche parmi 274 000+ dissertations. - d’aprĂšs Amnesty internationale, Le 25 mars 2015, une coalition internationale menĂ©e par l’Arabie saoudite lançait des frappes aĂ©riennes contre le groupe armĂ© des Houthis au YĂ©men, dĂ©clenchant un conflit armĂ© de grande ampleur.
La guerre Russie-Ukraine en HGGSP terminale La zone C va reprendre les cours lundi 07 mars. Il s’agit ici de proposer une activitĂ© aux... Lire 
 Quelles mĂ©moires aprĂšs la guerre d’AlgĂ©rie ? Dans le cadre du thĂšme 3 du programme de spĂ©cialitĂ© HGGSP, je vous propose un exercice susceptible... Lire 
 ActivitĂ© autour du film Le procĂšs du siĂšcle Le ProcĂšs du siĂšcle Denial dans la version originale de Mick Jackson, sorti dans les salles en... Lire 
 La justice internationale face aux crimes de masse le TPI-Y Une proposition de sĂ©ance de 2 Ă  3 heures consacrĂ©e au deuxiĂšme jalon du thĂšme consacrĂ© Ă  la justice dans le thĂšme 3 du programme de Terminale HGGSP. Le fonctionnement du TPI-Y et les rĂ©actions qu’il a suscitĂ©es sont abordĂ©s Ă  la fois par un questionnaire et par un travail oral des Ă©lĂšves dĂ©calĂ© par rapport aux propositions habituelles. Lire 
 JosĂ©phine Baker Le PanthĂ©on accueille ce 30 novembre 2021 JosĂ©phine Baker, la cĂ©lĂšbre artiste franco-amĂ©ricaine,... Lire 
 ThĂšme 3 Histoire et mĂ©moires- Entrer dans le thĂšme avec Le ProcĂšs du SiĂšcle » Entrer dans le thĂšme Histoire et mĂ©moires Ă  partir de l’étude d’extraits du film Le... Lire 
 Les tribunaux gacaca au Rwanda Une proposition de cours sur un des jalons consacrĂ©s Ă  Histoire, mĂ©moire et justice les tribunaux gacaca au Rwanda, avec une mise en activitĂ©s des Ă©lĂšves qui peut peut donner lieu Ă  une prĂ©paration au Grand Oral ou Ă  un travail Ă©crit plus classique. Lire 
 Introduction histoire et mĂ©moire, histoire et justice HISTOIRE ET MÉMOIRE, HISTOIRE ET JUSTICE INTRODUCTION Illustration Clio et Chronos... Lire 
 La bataille d’Iwo Jima PrĂ©sentation je vous propose une activitĂ© en classe, sur la bataille d’ Iwo Jima, qui peut... Lire 

grandjeu les 12 travaux d'hercule fiche oiseaux des jardins pdf. bailler pendant la priÚre; ou trouver numéro de police d'assurance scolaire mae; invité de 50 minutes inside aujourd'hui; mille soleils splendides; by ; May 31, 2022; princesse de clÚves aveu à son mari analyse linéaire (0) 00 seconds ; sujet dissertation hggsp terminale

La mĂ©moire et l’histoire sont des enjeux politiques majeurs, car leur Ă©criture et leur perception sont essentielles pour bĂątir des actions politiques. D’oĂč le fait que tous les gouvernements tentent d’écrire l’histoire dans un sens voulu. L’idĂ©ologie mĂ©morielle est un dĂ©codeur de la rĂ©alitĂ© Un rĂ©cit est une arme. Il peut expliquer l’origine du monde, fonder la lĂ©gitimitĂ© d’une hiĂ©rarchie, ou encore sacraliser la guerre. Les peuples, passĂ©s comme prĂ©sents, ont tous besoin d’un rĂ©cit mĂ©moriel pour exister c’est Ă  travers la mĂ©moire historique qu’on leur a inculquĂ©e qu’ils intĂ©riorisent leur origine, leur lĂ©gitimitĂ©, le sens de leur histoire et donc la signification profonde de leur rapport au monde. Mais, afin de bien cerner ce qu’est le rĂ©cit historique, il convient tout d’abord de saisir ce que signifie la mĂ©moire collective ». Nous savons tous, par exemple, que Jules CĂ©sar a envahi la Gaule, que Jeanne d’Arc a libĂ©rĂ© OrlĂ©ans, ou encore que la France a colonisĂ© l’AlgĂ©rie. Mais, nous ne savons pas tous que des empereurs gaulois » ont existĂ©, que Louis XVI a aboli la torture en France, ou encore que des troupes Ă©thiopiennes se sont battues pour le Sultan turc au cƓur de l’Europe. Si certains Ă©vĂ©nements historiques font partie de notre mĂ©moire collective » alors que d’autres en sont exclus, c’est bien parce que cette mĂ©moire est une construction subjective, et non une prĂ©sentation neutre du passĂ©. Ainsi, si l’Histoire est constituĂ©e d’un ensemble d’évĂ©nements objectifs, sa mise en rĂ©cit dans le cadre de la constitution d’une mĂ©moire collective rĂ©sulte toujours d’un choix partisan. Georges Bensoussan, dans La concurrence mĂ©morielle, expliquait ainsi que L’image que nous nous faisons du passĂ© n’est pas le passĂ©, ni mĂȘme ce qu’il en reste, mais seulement une trace changeante de jour en jour, une reconstruction qui n’est pas le fruit du hasard, mais relie entre eux des Ăźlots de mĂ©moire surnageant dans l’oubli gĂ©nĂ©ral ». Par consĂ©quent, une offre mĂ©morielle » rĂ©sulte inĂ©vitablement d’un processus de conservation et d’effacement. Ces choix, mis bout Ă  bout, constituent in fine une mĂ©moire officielle qui pourra ĂȘtre par la suite transmise, apprise et assimilĂ©e. C’est cette construction de souvenirs communs qui constitue la politique mĂ©morielle, c’est-Ă -dire l’art officiel de gouverner la mĂ©moire publique » Johann Michel, Gouverner les mĂ©moires. Les politiques mĂ©morielles en France. A lire aussi Hongrie l’avenir d’un pays d’Europe centrale au sein de l’Union europĂ©enne C’est pourquoi des offres politiques diffĂ©rentes proposeront chacune une mĂ©moire diffĂ©rente de la mĂȘme maniĂšre que certains font du lobbying, d’autres font » de la mĂ©moire. Si ces mĂ©moires sont par trop dissemblables ou opposĂ©es, on peut alors assister Ă  de vĂ©ritables guerres des reprĂ©sentations, dont l’enjeu est de remporter l’adhĂ©sion mĂ©morielle et, ainsi, l’influence politique qui en dĂ©coule. La lutte est Ă  la fois intellectuelle et Ă©motionnelle, car ces souvenirs » historiques sont assimilĂ©s de maniĂšre passionnelle par les enfants de chaque sociĂ©tĂ© qui les leur propose la dĂ©couverte de soi, de son identitĂ©, de son clan » au sein des autres nations, de son rapport Ă  l’autre, est en grande partie dĂ©terminĂ©e par ce qu’on nous aura transmis comme mĂ©moire historique. L’enjeu majeur de l’influence mĂ©morielle consiste donc Ă  imposer des rĂ©fĂ©rences communes, qui entraĂźneront l’assimilation de comportements normĂ©s et d’une culture qui pourra ĂȘtre transmise Ă  la fois par les parents et par le groupe auquel on appartient. Ce dĂ©codeur » mental influencera par la suite d’éventuelles visions du monde et, par extension, de futurs choix politiques. Pourquoi devons-nous redĂ©couvrir l’Histoire de l’Europe ? Les EuropĂ©ens ont, pour un grand nombre d’entre eux, renoncĂ© Ă  leur volontĂ© de puissance. VolontĂ© dont la seule Ă©vocation est parfois apprĂ©hendĂ©e comme un sulfureux penchant Ă  surveiller avec suspicion. La force Ă©tant pensĂ©e, en Occident, comme devant ĂȘtre lĂ©gitime, la crise de la volontĂ© de puissance europĂ©enne ne peut se comprendre que comme une crise de la lĂ©gitimitĂ© de ce qu’incarne l’homme europĂ©en au sein des nations europĂ©ennes elles-mĂȘmes. Or, l’incarnation est affaire de reprĂ©sentations collectives. Afin de dĂ©celer ce qui a pu entrainer les peuples europĂ©ens vers une crise de la lĂ©gitimitĂ© de la puissance, il convient donc de s’interroger sur l’origine du changement radical de nos reprĂ©sentations communes. ReprĂ©sentations qui dĂ©coulent, comme on l’a vu, en grande partie des mĂ©moires collectives mises Ă  l’Ɠuvre dans nombre de pays europĂ©ens. En France, depuis une cinquantaine d’annĂ©es, les axes de la politique mĂ©morielle et de l’apprentissage de l’Histoire sont principalement orientĂ©s vers les Ă©vĂ©nements qui mettent en scĂšne les invasions, colonisations et prĂ©dations europĂ©ennes Ă  l’encontre des autres peuples du monde. C’est ainsi que l’on aborde en abondance, et ceci tout au long de la scolaritĂ©, la traite transatlantique, la conquĂȘte des AmĂ©riques, la colonisation et l’impĂ©rialisme europĂ©en en Asie et en Afrique, ou encore les idĂ©ologies racistes europĂ©ennes. De mĂȘme, les institutions mĂ©diatiques, le monde du spectacle ou les associations communautaires se font les relais de cette mĂ©moire collective qui prĂ©sente, encore et toujours, l’EuropĂ©en comme le bourreau du monde. À l’inverse, l’histoire des invasions, colonisations et traites contre lesquelles les EuropĂ©ens durent rĂ©sister au fil des siĂšcles ne sont jamais mise en rĂ©cit et rapportĂ©e Ă  la mĂ©moire publique. Ce dĂ©sĂ©quilibre mĂ©moriel est constitutif d’une identitĂ© tronquĂ©e qui prend souche au cƓur d’un nombre toujours plus important de citoyens qui, se faisant, intĂ©riorisent l’idĂ©e que les EuropĂ©ens auraient une dette historique Ă  payer envers les autres nations du monde. Aussi, des termes tels que patriotisme », puissance », souverainetĂ© », frontiĂšres », voire identitĂ© » dĂ©clenchent immanquablement chez certains des rĂ©flexes mĂ©moriels qui mobilisent des Ă©chantillons de souvenirs » prĂ©cis. Les EuropĂ©ens durent se battre pour exister Bien loin de la mĂ©moire collective que l’on nous assĂšne depuis Mai 68, dans un contexte de dĂ©colonisation et de remise en cause de la civilisation occidentale, les EuropĂ©ens ont, en rĂ©alitĂ©, passĂ© davantage de siĂšcles Ă  se dĂ©fendre contre les invasions qu’à envahir eux-mĂȘmes. Rappeler cette vĂ©ritĂ© ne signifie pas nier les crimes qu’ont commis les EuropĂ©ens au cours des siĂšcles, mais chercher Ă  lever le voile sur un pan entier de notre histoire. C’est le cas premiĂšrement avec les Perses qui, dĂšs -546 av. conquiĂšrent les Grecs d’Asie Mineure. En -492, c’est Ă  la bataille de Marathon que les AthĂ©niens repoussent l’envahisseur. Dix ans plus tard, l’Empire perse tente de reprendre pied sur le continent europĂ©en. À la bataille de Salamine, les Grecs coalisĂ©s dĂ©font les armĂ©es de XerxĂšs. Un signe europĂ©en » est alors nĂ© au cours de ces guerres mĂ©diques » la victoire dans la disproportion du nombre. Souvent, trĂšs souvent, les EuropĂ©ens furent infĂ©rieurs en nombre face aux immensitĂ©s dĂ©mographiques de l’est et du sud. Toutefois, cela ne brisa jamais la combativitĂ© europĂ©enne. Ces premiers combats annoncent le dĂ©but d’une histoire malheureusement mĂ©connue de nos jours en France, mais aussi en Europe celle de la lutte millĂ©naire des EuropĂ©ens pour la conservation de leurs terres, perpĂ©tuellement disputĂ©es par des entreprises de conquĂȘtes et de colonisations extra-europĂ©ennes. Ainsi, on peut dĂ©finir la pĂ©riode allant du Ve siĂšcle apr. avec l’arrivĂ©e des Huns laissons de cĂŽtĂ© les invasions perses, puisque leur reflux laissa aux EuropĂ©ens un long rĂ©pit jusqu’à la chute de l’Empire ottoman, au XXe siĂšcle, comme une vaste pĂ©riode de colonisation et de dĂ©colonisation de l’Europe ce qui n’empĂȘche nullement la mise en place d’entreprises coloniales de la part de certaines nations europĂ©ennes. Si notre mĂ©moire collective a retenu l’invasion de l’Europe par les Huns, qu’en est-il de tous les autres peuples turco-mongols ayant dĂ©ferlĂ© en Europe depuis le vaste couloir des steppes » eurasiatique ? Les Avars, qui menĂšrent des raids incessants dans les terres franques, Ă  la recherche de butins et d’esclaves, qui asservirent les Slaves et Ă©crasĂšrent les tribus germaniques ; le Khanat des Bulgares, de culture iranienne, qui fit trembler l’Empire byzantin ; les Onogours, les Barsiles, les Tölechs, les Oghuzs, les Bayirkus, les Khazars, autant de nomades turco-mongols oubliĂ©s qui se sont successivement dĂ©versĂ©s en Europe, apportant leur lot de mort et de dĂ©solation. Au XIIe siĂšcle, se sont les Mongols qui dĂ©truirent la puissance russe, gĂ©orgienne et hongroise. Ces cavaliers des steppes rĂ©duisent prĂšs d’un million de Russes en esclavage. Par la suite, ce sont les Tatars et les Ottomans qui exercĂšrent une traite esclavagiste continue Ă  l’encontre des populations d’Europe de l’Est et du Sud-est. Les Turcs seldjoukides puis ottomans avaient, dĂšs le XIe siĂšcle, redonnĂ© souffle Ă  la conquĂȘte arabo-musulmane, entamĂ©e quatre-cents ans plus tĂŽt Ă  l’encontre des terres europĂ©ennes. MalgrĂ© une tentative des EuropĂ©ens pour contenir l’invasion, entre 1058 et 1291, l’effondrement des royaumes latins d’Orient entraĂźne la reprise de la colonisation de l’Empire byzantin par les Ottomans. La chute de Constantinople, en 1453, entraine la colonisation d’un tiers de l’Europe par les Turcs. Ce n’est qu’avec la bataille de Vienne de 1683, oĂč les Ottomans sont mis en dĂ©route par la cavalerie polonaise du roi Jean Sobieski, alors qu’ils faisaient depuis deux mois le siĂšge de la capitale de l’empire des Habsbourg, que le rapport de force se retourne petit Ă  petit contre les Turcs, jusqu’à l’effondrement de l’Empire ottoman, en 1923. La mĂ©moire au service de l’idĂ©ologie Au sortir de la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle, les grandes idĂ©ologies modernes sont Ă©branlĂ©es les nationalismes, les totalitarismes et les impĂ©rialismes raciaux du XIXe siĂšcle, de la PremiĂšre puis de la Seconde Guerre mondiale ont mis Ă  mal les trois grands avatars idĂ©ologiques modernes qu’ont Ă©tĂ© la Nation le nationalisme, la Race le racisme et la Science le socialisme. Ces pĂ©riodes avaient Ă©tĂ© marquĂ©es par l’idĂ©al de l’homme nouveau », que ce dernier advienne, selon les cas, par la redĂ©couverte ou l’affirmation de son caractĂšre national, par sa primautĂ© raciale, ou encore par son appartenance au Parti. À travers ce nouveau citoyen absolu, dĂ©tachĂ© de toute attache personnelle, c’est l’incarnation d’un État tout puissant et omniprĂ©sent qui Ă©tait alors apprĂ©hendĂ© comme le fer de lance du progrĂšs et de la marche de l’Histoire ». A lire aussi L’Occident rejette la raison. Entretien avec Samuel Gregg Or, Ă  partir des annĂ©es 1970, ce citoyen absolu Ă©cƓure. De nouvelles pistes pour l’accomplissement de la modernitĂ© » sont dĂ©fendues dans l’espace public. Émerge alors l’idĂ©al de l’homme global, post-national et d’essence nomade qui, aprĂšs les errements dramatiques des 150 derniĂšres annĂ©es, viendrait sauver » la vieille Europe, Ă©puisĂ©e d’exister. Dans cette logique, l’émergence de ce nouvel homme mondialisĂ© adviendrait par l’ouverture », la tolĂ©rance », ou encore le vivre ensemble », autant de notions floues qui, petit Ă  petit, dĂ©sarment le pays de ses dĂ©fenses frontaliĂšres, culturelles et sĂ©curitaires. De la mĂȘme façon que pour les religions, les idĂ©ologies modernes mobilisent l’intellect, l’émotion et l’appĂ©tit humain pour la transcendance. Tout but politique doit contenter ces trois aspects de l’ĂȘtre humain. Et, comme on l’a vu prĂ©cĂ©demment, toute entreprise de lĂ©gitimation nĂ©cessite l’émergence d’un rĂ©cit. C’est ainsi que commencĂšrent Ă  ĂȘtre spĂ©cifiquement mises en avant les prĂ©dations europĂ©ennes Ă  l’encontre des autres peuples, et ceci en faisant fi de toute nuance, qui devrait logiquement pousser Ă  prĂ©senter l’histoire de l’ensemble des invasions qui ont concernĂ© les EuropĂ©ens, y compris celles oĂč ils durent se dĂ©fendre. La mĂ©moire historique dans laquelle nous continuons d’évoluer de nos jours Ă©tait nĂ©e, celle d’une repentance perpĂ©tuelle des peuples europĂ©ens, sommĂ©e de racheter leur dette » Ă  l’égard du reste du monde et de s’ouvrir Ă  ce dernier pour exorciser les dĂ©mons de ses anciens crimes. En dĂ©finitive, aucun renouveau de la puissance europĂ©enne ne pourra advenir sans une refonte totale de la vision que nous avons de nous-mĂȘmes. Cette rĂ©volution des reprĂ©sentations ne pourra ĂȘtre victorieuse que si nous levons enfin le siĂšge qui est fait Ă  notre mĂ©moire collective. Il est plus que temps pour les EuropĂ©ens de redĂ©couvrir leur Histoire.

Lesconflits et leur histoire sont durablement inscrits dans la mĂ©moire collective des sociĂ©tĂ©s et dans les mĂ©moires individuelles : s’agissant de pĂ©riodes sombres et douloureuses, elles marquent durablement les groupes qui y ont pris part. Elles donnent souvent naissance Ă  une mĂ©moire officielle de la part des gouvernements, qui entendent Ă©touffer tout ce qui pourrait
Le crime contre l’humanitĂ©, premiĂšrement dĂ©finit en 1945 par la charte de Londres dĂ©signe un crime grave comme le viol le meurtre ou la torture. Ce crime se distingue des autres car il est systĂ©matiquement massif et dirigĂ© contre une population civile de plus il est imprescriptible Ă  l’inverse des autres crimes. Le gĂ©nocide fait parti des crimes de guerre. Il est dirigĂ© vers une population en particulier pour sa nationalitĂ© son ethnie ou encore son appartenance culturelle. Il consiste Ă  mettre en pĂ©ril la vie des individus, de tuer ou encore de dĂ©porter. Il est proche du crime de guerre global car il est systĂ©matique, imprescriptible et massif or le fait qu’il s’attaque Ă  une population en particulier pour ce qu’elle est fait qu’il s’en dĂ©marque. Le travail des historiens est de retracer une certaine vĂ©ritĂ© sur ces Ă©vĂšnements en se basant sur des archives, sur des sources et il se rapproche du travail scientifique. Il vient reconstruire et analyser le passĂ© avec un regard critique afin d’expliquer ce passĂ©. Les mĂ©moires sont plurielles pour un mĂȘme conflit, en effet selon le rĂŽle jouĂ© pendant le conflit, le genre, l’ethnie, l’ñge et l’impact les rĂ©cits serons diffĂ©rents. Ces deux concepts vont de pair on peut dire que l’histoire alimente et Ă©tudie les mĂ©moires tandis que les mĂ©moires nourrissent l’histoire. Ici on va se demander si juger les crimes contre l’humanitĂ© et les gĂ©nocides permettent une meilleure Ă©criture de l’histoire et un apaisement des mĂ©moires. Dans un premier temps il sera question du rĂŽle de la justice dans ces crimes contre l’humanitĂ© puis de l’écriture de l’histoire et enfin on abordera l’impact des jugements et de l’histoire sur les mĂ©moires. La justice occupe un rĂŽle important pour les historiens. Tout d’ abord leurs travaux sont essentiels pour trouver la vĂ©ritĂ© et donc le contexte des conflits. Ils permettent de savoir l’origine du conflits les agresseurs et les persĂ©cutions connues. Pour les mĂ©moires notamment celles des victimes le travail de justice permet un reconnaissance de ces derniĂšres et donc leur permet de se reconstruire avec ce passĂ© douloureux. D’avril Ă  juillet 1994 le gĂ©nocide des Tutsi Ă  tuĂ© prĂšs d’un million de personnes. Pour juger ce gĂ©nocide des tribunaux Ă  Ă©chelle locale ont Ă©tait mis en place sur tout le territoire rwandais, il s’appellent gacaca. Le gĂ©nocide Tutsi connais des particularitĂ©s et sa mise en Ɠuvre est orchestrĂ©. Dans la soirĂ©e avril 1994, l'avion transportant des tirs de missiles Ă  son approche de l'aĂ©roport de Kigali. La mort de modĂšle de la nation crĂ©e un vide institutionnel rapidement comblĂ© par appellent la population Ă  venger son prĂ©sident en exterminant les Tutsi. avril, les hostilitĂ©s entre les Forces armĂ©es rwandaises et le Front patriotique rwandais , en suspens depuis la signature des accords de paix d’Arusha en aoĂ»t 1993, reprennent. Au mĂ©pris des objectifs stratĂ©giques, les Forces armĂ©es rwandaises se concentrent sur l’extermination des civils commence le mĂȘme jour. Les communes les plus touchĂ©es sont celles qui comprenaient les plus fortes concentrations de population tutsi. Les lieux de cultes et les campagnes ne sont pas Ă©pargnĂ©s. C’est un quart de la population qui meurt. L’avancĂ©e des troupes du front patriotique rwandais met fin aux tueries. L ' 6 avril marque la campagne nationale des massacres, il n'en le dĂ©clencheur , ces derniers ayant Ă©tĂ© prĂ©parĂ©s dans une idĂ©ologie de haine et des dispositifs meurtriers. Loin d'ĂȘtre une explosion soudaine et imprĂ©visible, le gĂ©nocide des Tutsi a Ă©tĂ© le fruit d' construction ethno-raciale, hĂ©ritĂ©e de lacolonisation. Celle-ci aboutit Ă  une idĂ©ologie de haine et d'exclusion, instrumentalisĂ©e par un projet politique extrĂ©miste. Pour juger ces crimes les Gacaca se sont officiellement formĂ© en 2002. Le premierjugement prends place en 2005 et les jugements se passent de maniĂšre particuliĂšre. En effet Les gacaca sont constituĂ©es de personnes Ă©lues pour leur bonne rĂ©putation. Elles sont qualifiĂ©es d'intĂšgres. Elles ont suivi une formation juridique de base. Les accusĂ©s n'ont pas d'avocat, mais tous les villageois peuvent participer et intervenir, soit Ă  charge, soit Ă  dĂ©charge. Ici on fait face Ă  un tribunal de type traditionnel et avec une justice de proximitĂ© qui touche tout les citoyens et qui demande une mobilisation massive. Les accusĂ©s ne sont pas les principaux responsables mais de simples voisins et des exĂ©cutants, ainsi ici aussi on juge les populations sans s’attaquer aux grandes figures. Les gacaca sont compĂ©tents pour juger les personnes suspectĂ©es de crimes et dĂ©lits. Ces tribunaux permettent de juger 2 millions de gĂ©nocidaires, ils ont pour but de venger l’impunitĂ© totale des ces derniers et veulent . 185 388 92 436 379 383 0 485

histoire et mémoires des conflits hggsp dissertation