Axe1: « Histoire et mĂ©moires des conflits » Extraits du programme: : « LâĂ©tudede ce thĂšme a un double objectif. Le premier est de montrer comment les conflits et leur histoire sâinsivent dans les mĂ©moires des populations » ; « Le premier axe explore la maniĂšre dont histoire et mĂ©moires sâatiulent, Ă travers lâexempledes
Par Jean-Charles Jauffret. [1] MĂ©moires et Histoire point dâhistoriographie sur la Guerre dâAlgĂ©rie La RĂ©daction dâHistoriens & GĂ©ographes remercie vivement son collĂšgue Jean-Charles Jauffret, Professeur dâHistoire contemporaine Ă lâInstitut dâEtudes Politiques dâAix-en-Provence, pour lui avoir transmis cette mise au point historiographique inĂ©dite qui intĂ©ressera particuliĂšrement les professeures en charge dâenseigner le thĂšme portant sur lâhistorien et les mĂ©moires de la guerre dâAlgĂ©rie. Nous signalons enfin Ă nos lecteurs que la direction acadĂ©mique des Hauts-de-Seine en partenariat avec lâONACVG et lâAssociation des Professeurs dâHistoire et de GĂ©ographie APHG organise Ă Nanterre une journĂ©e dâĂ©tude sur les mĂ©moires du conflit algĂ©rien le 23 fĂ©vrier prochain. Plusieurs tables rondes seront proposĂ©es et animĂ©es par des historiens, des enseignants chercheurs, lâinspection pĂ©dagogique rĂ©gionale, les archives dĂ©partementales des Hauts-de-Seine, la BDIC, lâINA, lâONACVG et lâAPHG. [2] Enjeu renouvelĂ© des prĂ©sidentielles en 2017 pour sĂ©duire un fond de nostalgĂ©riques » estimĂ© Ă environ deux millions dâĂ©lecteurs 1re,2e et 3e gĂ©nĂ©rations de pieds-noirs et descendants, y compris de harkis, la guerre dâAlgĂ©rie refait surface. En remontent les relents nausĂ©abonds de mĂ©moires blessĂ©es qui sâostracisent lâune lâautre. DâoĂč la faible audience des historiens et la reconduction, comme pendant le conflit, note Benjamin Stora [3], dâextrĂȘmes identitaires ressassĂ©s de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Câest-Ă -dire entre les nostalgiques de lâAlgĂ©rie française qui considĂšrent que lâislam est inassimilable en mĂ©tropole, et les partisans de lâindĂ©pendance algĂ©rienne qui arborent drapeaux algĂ©riens et islam communautariste en Ă©lĂ©ments de dĂ©fi. Sâajoutent lâignorance volontaire des politiques [4] et de lâopinion qui nâa toujours pas admis lâhĂ©ritage de la dĂ©colonisation dans le roman national ». Comme le note Mona Ozouf La France est un Ă©trange pays oĂč la mĂ©moire divise ». Pourtant, ce conflit, depuis peu, bĂ©nĂ©ficie dâune ouverture dans lâenseignement secondaire. Mais cette Ă©tude souffre de la crainte dâouvrir la boĂźte de Pandore au lieu dâĂ©tudier dâabord la guerre dâAlgĂ©rie en sâappuyant sur des ouvrages gĂ©nĂ©raux qui font autoritĂ© [5], on botte en touche en sâintĂ©ressant uniquement Ă la mĂ©moire, plus quelques allusions aux travaux des historiens et aux tĂ©moignages Ă©crits [6] ou filmĂ©s [7]. En France est venu depuis longtemps le temps des historiens, comme je le soulignais en compagnie de mon collĂšgue et ami Gilbert Meynier dans la revue Esprit en 2004 [8]. MalgrĂ© la fĂ©brilitĂ© suscitĂ©e par les rendez-vous Ă©lectoraux ou le scandale mĂ©diatique suscitĂ© en 2001-2002 par la publication des aveux du gĂ©nĂ©ral Paul Aussaresses, Services spĂ©ciaux, AlgĂ©rie 1955-1957 mon tĂ©moignage sur la torture, le temps historique poursuit son cours. Il exhume peu Ă peu non une, mais des guerres dâAlgĂ©rie tant les destins des acteurs furent diffĂ©rents. A lâinverse dâune idĂ©e reçue, cette question a toujours intĂ©ressĂ© les historiens, tandis que toute notion dâhistoire officielle nâa jamais eu droit de citĂ© pour les historiens dignes de ce nom. Et ce, en dĂ©pit des vellĂ©itĂ©s revanchardes des auteurs du Livre blanc de lâarmĂ©e française en AlgĂ©rie [9]. Or ce conflit est un des mieux Ă©tudiĂ©s si lâon tient compte du nombre de publications, soit plus du double que pour la guerre dâIndochine par exemple, pour ne rien dire des 666 thĂšses et mĂ©moires en langue française recensĂ©s par Maurice Sarrazin en 2012 [10]. Depuis les travaux de Charles-AndrĂ© Julien, Xavier Yacono, ou Charles-Robert Ageron, il y a longtemps que les historiens auscultent cette boĂźte Ă chagrin », selon une formule du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, que constitue la guerre dâAlgĂ©rie, fracture la plus importante de la conscience nationale française contemporaine aprĂšs lâAffaire Dreyfus et juin 1940. Depuis le colloque novateur de dĂ©cembre 1988, sous la direction de Jean-Pierre Rioux [11], la soutenance en Sorbonne, en juin 1989, de la thĂšse de lâAlgĂ©rien Boucif Mekhaled sur Les EvĂ©nements de SĂ©tif, Kherrata et Guelma lâinsurrection du Nord-Constantinois, et la publication, en mars 1990, du tome I de la sĂ©rie, sous la direction de Jean-Charles Jauffret, de La Guerre dâAlgĂ©rie par les documents proposĂ© par le Service historique de lâarmĂ©e de terre, puis dâun tome 2 en 1998, du cĂŽtĂ© français il est possible, sans oublier les thĂšses importantes des annĂ©es 1980 comme celles de Guy PervillĂ© sur les Ă©tudiants algĂ©riens [12] ou de Benjamin Stora sur Messali Hadj [13], de parler dâun solide acquis scientifique. Il transcende les relations, en dents de scie, franco-algĂ©riennes, tout en continuant de nourrir le dĂ©bat public qui rebondit Ă chaque anniversaire dĂ©cennal de 1962 qui se souvient, Ă prĂ©sent de la longue sĂ©rie de La Guerre dâAlgĂ©rie. Historia Magazine, publiĂ©e de 1971 Ă 1974, ou des six numĂ©ros de Guerre dâAlgĂ©rie Magazine en 2002 ?. La multiplication des colloques internationaux, publiĂ©s par de grandes maisons dâĂ©dition, oĂč tous les sujets sont Ă©tudiĂ©s, y compris les questions gĂȘnantes telles les massacres de harkis, la torture, lâemploi du napalm, le putsch des gĂ©nĂ©raux ou les luttes intestines Ă lâintĂ©rieur du mouvement national algĂ©rien, confirment cette tendance. Elle va jusquâĂ sâintĂ©resser rĂ©cemment Ă lâhistoire du genre [14], depuis les travaux pionniers dans ce domaine de RaphaĂ«lle Branche, dont la question du viol [15]. A ce propos, les deux premiers colloques dâhistoire militaire comparĂ©e ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s en complĂ©mentaritĂ© franco-algĂ©rienne en 2000 et 2002. Le premier, en mai 2000, Ă Montpellier, dans un lieu hautement symbolique - une enceinte militaire - a Ă©tĂ© publiĂ© en 2001, sous la direction de Maurice VaĂŻsse et de Jean-Charles Jauffret [16]. Il concernait les aspects gĂ©nĂ©raux et techniques du conflit. Le second, qui sâest tenu dans la maison mĂšre du CNRS Ă Paris en octobre 2002, rĂ©unissait un nombre de participants encore plus important, vu le thĂšme choisi des destins croisĂ©s, Des Hommes et des Femmes en Guerre dâAlgĂ©rie publiĂ© en octobre 2003, sous la direction de Jean-Charles Jauffret [17], sans quâaucun des groupes concernĂ©s ne soit oubliĂ©e juifs, harkis, sympathisants du FLN en France, paras, femmes de lâALN⊠Parmi les colloques majeurs, Ă©lĂ©ments essentiels du dialogue entre historiens mais aussi ouverture pour le public Ă©clairĂ©, il convient de citer aussi un colloque-confluence, celui qui sâest tenu en Sorbonne en dĂ©cembre 2000 en lâhonneur de Charles-Robert Ageron, La Guerre dâAlgĂ©rie au miroir des dĂ©colonisations françaises [18]. Il faut souligner quâil nây a plus de sujets tabous ». En effet, marquant un saut qualitatif important, les soutenances, en France, de thĂšses, publiĂ©es, telles celles dâhistoire politico-Ă©conomique de Daniel Lefeuvre, la thĂšse sur la torture de RaphaĂ«lle Branche, celle de Claire Mauss-Copeaux sur la mĂ©moire douloureuse des appelĂ©s, celle de FrĂ©dĂ©ric MĂ©dard sur la technique et logistique, de Jean Monneret sur la fin de la guerre, ou de Sylvie ThĂ©nault sur la justice française dans la guerre [19], rappellent que le territoire de lâhistorien », Ă lâabri de la surmĂ©diatisation, ne cesse de sâagrandir. Outre les multiples Ă©tudes sur le massacre des AlgĂ©riens Ă Paris lors de la manifestation du 21 octobre 1961, les travaux dâOlivier Dard sur lâOAS [20], ceux de Jean-Jacques Jordi sur les harkis, les disparus Français dâAlgĂ©rie dont le massacre dâOran du 5 juillet 1962 [21], des thĂšses majeures, dont on espĂšre la publication et qui ont dĂ©jĂ donnĂ© lieu Ă des publications partielles, montrent tout lâintĂ©rĂȘt de la jeune gĂ©nĂ©ration dâhistoriens pour la guerre dâAlgĂ©rie. Voir le travail fondamental de Tramor QuĂ©meneur, soutenu en 2007 [22], qui dĂ©truit un certain nombre dâidĂ©es reçues en ce qui concerne les dĂ©sertions 886, plus 3 200 lĂ©gionnaires et 6 000 spahis et tirailleurs algĂ©riens et les insoumissions 12 000 rĂ©fractaires en tout, soit 1% des appelĂ©s. La dĂ©portation des populations expulsĂ©es des zones interdites » soit plus de deux millions dâAlgĂ©riens et les 2 000 camps de regroupements ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s par Fabien Sacriste, thĂšse soutenue en 2014 [23]. Ce territoire de lâhistorien » est graduellement fortifiĂ© par des publications continues de tĂ©moignages, pour ne rien dire de synthĂšses dont celles de Jean-Charles Jauffret sur les soldats français dans la guerre, de Gilbert Meynier sur lâhistoire du FLN, et plus globalement sur la guerre, de Guy PervillĂ©, de Jacques FrĂ©meaux, de lâouvrage collectif sur la guerre dâAlgĂ©rie dirigĂ© par Mohammed Harbi et Benjamin Stora, et de la publication de livres-documents, comme le recueil annotĂ© dĂ» Ă Mohammed Harbi et Gilbert Meynier [24], qui montrent les voies du passage de la mĂ©moire Ă lâhistoire de la guerre dâAlgĂ©rie. Câest lâillustration de cette maxime de Lucien Febvre Lâhistorien ne trouve pas, il cherche » Ă propos dâun confit officiellement reconnu en France par la loi du 10 juin 1999. Il reste Ă souhaiter que lâhistorien pourra continuer Ă faire son travail en demeurant serein malgrĂ© les menaces dâun populisme revanchard et islamophobe en continuant de profiter, en France, ce qui nâest pas encore le cas en AlgĂ©rie, de lâouverture des archives, militaires notamment, depuis 1992. Les historiens français, le plus souvent avec des chercheurs et des collĂšgues algĂ©riens non engluĂ©s dans lâhistoire officielle figĂ©e dans lâhypercommĂ©moration » formule de Guy PervillĂ© du 1er novembre 1954, mĂšnent aussi une sĂ©rie de travaux en regards croisĂ©s. Parmi eux on peut citer la thĂšse pionniĂšre de Dalila AĂŻt-el-Djoudi [25], lâimportant colloque de lâENS de Lyon en 2006 [26], ou les deux tomes, publiĂ©s en 2016, par Renaud de Rochebrune et Benjamin Stora, chez DenoĂ«l, La Guerre dâAlgĂ©rie vue par les AlgĂ©riens. En bref, le temps historique nâest ni le temps mĂ©diatique, ni le temps politique et il serait utile de mĂ©diter cette maxime de Pierre Nora pour tous les Ă©lĂšves et Ă©tudiants La mĂ©moire divise, lâhistoire rassemble ». © Jean-Charles Jauffret, Aix-en-Provence, 18 janvier 2017. Tous droits rĂ©servĂ©s. Illustration en une » Couverture de la revue Historiens & GĂ©ographes n° 388, octobre 2004, Dossier La guerre dâAlgĂ©rie, 1954-1962 », sous la direction de Jean-Charles Jauffret et Guy PervillĂ©. Alger, toits de la casbah et vue du port, avril 1975 ; © AFP. Photo Jean-Pierre PREVEL / STF. © Les services de la RĂ©daction dâHistoriens & GĂ©ographes, 18/01/2017. Tous droits rĂ©servĂ©s. Notes[1] Professeur dâHistoire contemporaine Ă lâInstitut dâEtudes Politiques dâAix-en-Provence.[2] Voir en ligne sur le site de lâAPHG, ici[3] B. Stora et Alexis Jenni, Les MĂ©moires dangereuses, Albin Michel, 2016, avant-propos de Benjamin Stora, p. III. Il sâinterroge par ailleurs Qui Ă©coute aujourdâhui les historiens ? ».[4] On pourrait citer, Ă titre dâexemple, lâaventure de lâexposition des Invalides, MusĂ©e de lâarmĂ©e, du 16 mai au 29 juillet 2012 consacrĂ©e Ă lâAlgĂ©rie. Cette derniĂšre est rĂ©vĂ©latrice de lâembarras des politiques qui ne savent pas comment aborder une guerre perdue. Cette exposition a Ă©tĂ© reportĂ©e pour son inauguration du 27 mars au 14 mai 2012, entre les deux tours des Ă©lections prĂ©sidentielles. De sorte quâelle nâa Ă©tĂ© possible que par lâabsence volontaire de toute personnalitĂ© politique dâenvergure, malgrĂ© un succĂšs record. Elle nâa pas Ă©tĂ© reconduite et les collections ont Ă©tĂ© dispersĂ©es. Le catalogue en avait pourtant Ă©tĂ© publiĂ© en amont, le 15 avril 2012 sous le titre anodin dâun accompagnement dâune bande dessinĂ©e, AlgĂ©rie, 1830-1962, avec Jacques Ferrandez, Bruxelles, Casterman, 256 p. Elle faisait suite, 30 ans plus tard, Ă une autre exposition, aux Invalides mais dans une salle modeste, 2 au 26 juin 1992, cf. le catalogue publiĂ© par GERVEREAU L., RIOUX et STORA B. sous la direction de, La France en guerre dâAlgĂ©rie, BDIC, 1992.[5] BOUCHENE Abderrahmane, PEYROULOU Jean-Pierre, TENGOUR Ouanassa Siari et THENAULT Sylvie, Histoire de lâAlgĂ©rie Ă la pĂ©riode coloniale, 1830-1962, La DĂ©couverte, 2012 ; DELMAS Jean, La Guerre dâAlgĂ©rie, Caen, Le MĂ©morial de Caen, 2005 ; ELSENHANS Harmut, La Guerre dâAlgĂ©rie. La transition dâune France Ă une autre, le passage de la IVe Ă la Ve RĂ©publique, Arles, Publisud, 2000 ; FRĂMEAUX Jacques, La France et lâAlgĂ©rie en guerre, 1830-1870, 1954-1962, Economica, 2002 ; PERVILLĂ Guy, Pour une histoire de la guerre dâAlgĂ©rie, Picard, 2002 ; Atlas de la guerre dâAlgĂ©rie, de la conquĂȘte Ă lâindĂ©pendance, Autrement, 2003 ; STORA Benjamin, Histoire de la guerre dâAlgĂ©rie, La DĂ©couverte, 1992, rééd. 2004 ; La Guerre dâAlgĂ©rie, Puf, 2007.[6] Parmi les tĂ©moignages majeurs celui dâun camusien Ă lâĂ©criture sans concession, Claude Georges Picard, Un piton sĂ©parĂ© du reste du monde. Ma guerre en Kabylie, journal dâun appelĂ© 1961-1962, prĂ©face de Jean-Charles Jauffret, les Ăditions du Net, 2013.[7] Voir la somme, issue de sa thĂšse, de DENIS SĂ©bastien, Le CinĂ©ma et la guerre dâAlgĂ©rie, Paris, Nouveau Monde Ăditions, 2009.[8] Esprit, n° 307, aoĂ»t-septembre 2004 La guerre dâAlgĂ©rie histoire officielle, histoire idĂ©ologique, histoire des historiens », p. 224-230.[9] PubliĂ© en 2001 aux Ă©ditions Contretemps.[10] SARRAZIN, Maurice, 666 thĂšses et mĂ©moires en langue française sur la guerre dâAlgĂ©rie, 1954-1962, LâHarmattan, 2012.[11] RIOUX Jean-Pierre sous la direction de, La Guerre dâAlgĂ©rie et les Français, actes du colloque de lâIHTP, Paris, 15 au 17 dĂ©cembre 1988, Paris, Fayard, 1990.[12] Les Etudiants algĂ©riens de lâuniversitĂ© française 1880-1962, Ăditions du CNRS, 1984.[13] Messali Hadj 1898-1974, Le Sycomore, 1982 réédit. LâHarmattan, 1986 et Hachette Coll. Pluriel histoire, 2004.[14] Voir, notamment, BRUN Catherine et SHEPARD Todd, Guerre dâAlgĂ©rie. Le sexe outragĂ©, CNRS Editions, septembre 2016, ouvrage composĂ© dâarticles internationaux et dâune partie des communications du colloque de la BNF et de lâInstitut du monde arabe, les 9 et 10 septembre 2014. Cet ouvrage rappelle que le viol est bien un instrument de guerre.[15] BRANCHE RaphaĂ«lle et VIRGILI Fabrice, Viols en temps de guerre, Payot, 2011.[16] Militaires et guĂ©rilla dans la guerre dâAlgĂ©rie, Complexe, Bruxelles, 2001.[17] Autrement, octobre 2003.[19] LEFEUVRE Daniel, ChĂšre AlgĂ©rie. Comptes et mĂ©comptes de la tutelle coloniale 1930-1962, SociĂ©tĂ© française dâhistoire dâOutre-Mer, 1997 ; BRANCHE RaphaĂ«lle, La Torture et lâarmĂ©e pendant la guerre dâAlgĂ©rie 1954-1962, Gallimard, 2001 ; MAUSS-COPEAUX Claire, AppelĂ©s dâAlgĂ©rie. La mĂ©moire confisquĂ©e, Hachette, 1995 ; MĂDARD FrĂ©dĂ©ric, Technique et logistique en guerre dâAlgĂ©rie, Lavauzelle, 2002 ; MONNERET Jean, La Phase finale de la guerre dâAlgĂ©rie, LâHarmattan, 2000 ; THĂNAULT Sylvie, Une drĂŽle de justice. Les magistrats dans la guerre dâAlgĂ©rie, La DĂ©couverte, 2001.[20] Voyage au cĆur de lâOAS, Perrin, 2005.[21] Les Disparus civils europĂ©ens de la guerre dâAlgĂ©rie un silence dâEtat, SOTECA, 2011.[22] Une guerre sans Non » ? Insoumissions, refus dâobĂ©issance et dĂ©sertions des soldats français pendant la guerre dâAlgĂ©rie 1954-1962, sous la direction de Benjamin Stora, universitĂ© de Paris-VIII, 15 octobre 2007. Cinq tomes.[23] Les camps de regroupement ». Une histoire de lâĂtat colonial et de la sociĂ©tĂ© rurale pendant la guerre dâindĂ©pendance algĂ©rienne 1954-1962, sous la direction de Guy PervillĂ© et Jacques Cantier, UniversitĂ© de Toulouse-Jean-JaurĂšs, 14 novembre 2014. Trois tomes.[24] JAUFFRET Jean-Charles, Soldats en AlgĂ©rie 1954-1962. ExpĂ©riences contrastĂ©es des hommes du contingent, Autrement, Paris, 2000 ; Guerre dâAlgĂ©rie, 1954-1962. Les combattants français et leur mĂ©moire, Odile Jacob, 2016 ; MEYNIER Gilbert, Histoire intĂ©rieure du FLN, Fayard, 2002 ; PERVILLĂ Guy, Pour une histoire de la guerre dâAlgĂ©rie, Picard, Paris, 2002 ; FRĂMEAUX Jacques, La France et lâAlgĂ©rie en guerre 1830-1962, Economica, Paris, 2002 ; HARBI Mohammed, STORA Benjamin, La Guerre dâAlgĂ©rie 1954-1962. La fin de lâamnĂ©sie, Robert Laffont, Paris 2004 ; HARBI Mohammed, MEYNIER Gilbert, Le FLN. Documents et histoire 1954-1962, Fayard, Paris, 2004.[25] AĂT-EL-DJOUDI Dalila, La Guerre dâAlgĂ©rie vue par lâALN, 1954-1962. LâarmĂ©e française sous le regard des combattants algĂ©riens, prĂ©face de Jean-Charles Jauffret, Autrement, 2007.[26] 20-21-22 juin 2006, Lyon, Ecole normale supĂ©rieure, colloque international, Pour une histoire critique et citoyenne franco-algĂ©rienne, organisĂ© sous la direction de Gilbert Meynier qui a fait appel Ă de nombreux organismes de recherches et dâenseignement CNRS, ENS, IEP de Lyon et dâAix-en-Provence⊠et qui a bĂ©nĂ©ficiĂ© de lâappui des conseils rĂ©gional et gĂ©nĂ©ral. Communications 1 600 p publiĂ©es en ligne, le 13 novembre 2007 par Gilbert Meynier, FrĂ©dĂ©ric AbĂ©cassis et Afifa Zenati sur le site
EnHistoireâgĂ©ographie, gĂ©opolitique et sciences politiques : â Lâadaptation des sujets de la spĂ©cialitĂ© HGGSP consiste en un doublement du sujet de dissertation. â Les candidats ont dĂ©sormais le choix entre deux sujets de dissertation qui portent sur des thĂšmes diffĂ©rents. â LâĂ©tude de document portera sur un thĂšme qui nâest celui dâaucun des deux sujets
30 fiches pratiquesTout le programme du Bac spĂ©cialitĂ© HGGSP en 30 fiches pratiques. Le cours expliquĂ© de façon claire et efficace Les dĂ©finitions et les lieux clĂ©s Ă connaĂźtre Une organisation synthĂ©tique pour bien mĂ©moriser Sommaire De nouveaux espaces de conquĂȘte Fiche 1 - ConquĂȘtes, affirmations de puissances et rivalitĂ©s les courses Ă l'espace Fiche 2 - Enjeux diplomatiques et coopĂ©rations Fiche 3 - Affirmer sa puissance depuis la me Fiche 4 - La Chine conquĂ©rante ? Faire la guerre, faire la paix formes de conflits et modes de rĂ©solution Fiche 5 - Les formes de conflits Fiche 6 - Les moyens de la construction de la paix Fiche 7 - Des conflits interĂ©tatiques aux enjeux transnationaux Fiche 8 - Le dĂ©fi de la construction de la paix . Fiche 9 - Le Moyen-Orient conflits rĂ©gionaux et tentatives de paix impliquant des acteurs internationaux Histoire et mĂ©moiresFiche 10 - Histoire et mĂ©moires deux modes de relation au passĂ© Fiche 11 - Histoire, mĂ©moire et justice Fiche 12 - Construire une justice internationale l'exemple du TPIY Identifier, protĂ©ger et valoriser le patrimoine enjeux gĂ©opolitiques Fiche 13 - La notion de patrimoine Fiche 14 - Les tensions du patrimoine mondial Fiche 15 - Usages sociaux et politiques du patrimoine le cas du chĂąteau de Versailles . Fiche 16 - Patrimoine, la prĂ©servation entre tensions et concurrences Fiche 17 - La France et le patrimoine, des actions majeures de valorisation et de protection L'environnement, entre exploitation et protection un enjeu planĂ©taire Fiche 18 - Comment dĂ©finir l'environnement ? Fiche 19 - Environnement et enjeux politiques et sociaux Fiche 20 - Le rĂŽle des individus et des sociĂ©tĂ©s dans l'Ă©volution des milieux Fiche 21 - Le changement climatique approche historique et gĂ©opolitique Fiche 22 - Les Ătats-Unis et la question environnementale tensions et contrastes Fiche 23 - Acteurs et politiques de l'environnement aux XXe et XXIe siĂšcles aux Ătats-Unis L'enjeu de la connaissance Fiche 24 - Qu'est-ce que la connaissance ? Fiche 25 - Connaissance et sociĂ©tĂ© quels enjeux ? Fiche 26 - Produire et diffuser des connaissances recherches et Ă©changes sur la radioactivitĂ© de 1896 Ă 1950 Fiche 27 - L'alphabĂ©tisation des femmes dans le monde du XVIe siĂšcle Ă nos jours Fiche 28 - Le cyberespace conflictualitĂ© et coopĂ©ration entre les acteurs MĂ©thodologie Fiche 29 - La dissertation Fiche 30 - L'Ă©tude critique de documents
Dissertation: HGGSP: mĂȘle conflit arabo-yemenite. Recherche parmi 274 000+ dissertations. - dâaprĂšs Amnesty internationale, Le 25 mars 2015, une coalition internationale menĂ©e par lâArabie saoudite lançait des frappes aĂ©riennes contre le groupe armĂ© des Houthis au YĂ©men, dĂ©clenchant un conflit armĂ© de grande ampleur.
La guerre Russie-Ukraine en HGGSP terminale La zone C va reprendre les cours lundi 07 mars. Il sâagit ici de proposer une activitĂ© aux... Lire ⊠Quelles mĂ©moires aprĂšs la guerre dâAlgĂ©rie ? Dans le cadre du thĂšme 3 du programme de spĂ©cialitĂ© HGGSP, je vous propose un exercice susceptible... Lire ⊠ActivitĂ© autour du film Le procĂšs du siĂšcle Le ProcĂšs du siĂšcle Denial dans la version originale de Mick Jackson, sorti dans les salles en... Lire ⊠La justice internationale face aux crimes de masse le TPI-Y Une proposition de sĂ©ance de 2 Ă 3 heures consacrĂ©e au deuxiĂšme jalon du thĂšme consacrĂ© Ă la justice dans le thĂšme 3 du programme de Terminale HGGSP. Le fonctionnement du TPI-Y et les rĂ©actions quâil a suscitĂ©es sont abordĂ©s Ă la fois par un questionnaire et par un travail oral des Ă©lĂšves dĂ©calĂ© par rapport aux propositions habituelles. Lire ⊠JosĂ©phine Baker Le PanthĂ©on accueille ce 30 novembre 2021 JosĂ©phine Baker, la cĂ©lĂšbre artiste franco-amĂ©ricaine,... Lire ⊠ThĂšme 3 Histoire et mĂ©moires- Entrer dans le thĂšme avec Le ProcĂšs du SiĂšcle » Entrer dans le thĂšme Histoire et mĂ©moires Ă partir de lâĂ©tude dâextraits du film Le... Lire ⊠Les tribunaux gacaca au Rwanda Une proposition de cours sur un des jalons consacrĂ©s Ă Histoire, mĂ©moire et justice les tribunaux gacaca au Rwanda, avec une mise en activitĂ©s des Ă©lĂšves qui peut peut donner lieu Ă une prĂ©paration au Grand Oral ou Ă un travail Ă©crit plus classique. Lire ⊠Introduction histoire et mĂ©moire, histoire et justice HISTOIRE ET MĂMOIRE, HISTOIRE ET JUSTICE INTRODUCTION Illustration Clio et Chronos... Lire ⊠La bataille dâIwo Jima PrĂ©sentation je vous propose une activitĂ© en classe, sur la bataille dâ Iwo Jima, qui peut... Lire âŠ
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La mĂ©moire et lâhistoire sont des enjeux politiques majeurs, car leur Ă©criture et leur perception sont essentielles pour bĂątir des actions politiques. DâoĂč le fait que tous les gouvernements tentent dâĂ©crire lâhistoire dans un sens voulu. LâidĂ©ologie mĂ©morielle est un dĂ©codeur de la rĂ©alitĂ© Un rĂ©cit est une arme. Il peut expliquer lâorigine du monde, fonder la lĂ©gitimitĂ© dâune hiĂ©rarchie, ou encore sacraliser la guerre. Les peuples, passĂ©s comme prĂ©sents, ont tous besoin dâun rĂ©cit mĂ©moriel pour exister câest Ă travers la mĂ©moire historique quâon leur a inculquĂ©e quâils intĂ©riorisent leur origine, leur lĂ©gitimitĂ©, le sens de leur histoire et donc la signification profonde de leur rapport au monde. Mais, afin de bien cerner ce quâest le rĂ©cit historique, il convient tout dâabord de saisir ce que signifie la mĂ©moire collective ». Nous savons tous, par exemple, que Jules CĂ©sar a envahi la Gaule, que Jeanne dâArc a libĂ©rĂ© OrlĂ©ans, ou encore que la France a colonisĂ© lâAlgĂ©rie. Mais, nous ne savons pas tous que des empereurs gaulois » ont existĂ©, que Louis XVI a aboli la torture en France, ou encore que des troupes Ă©thiopiennes se sont battues pour le Sultan turc au cĆur de lâEurope. Si certains Ă©vĂ©nements historiques font partie de notre mĂ©moire collective » alors que dâautres en sont exclus, câest bien parce que cette mĂ©moire est une construction subjective, et non une prĂ©sentation neutre du passĂ©. Ainsi, si lâHistoire est constituĂ©e dâun ensemble dâĂ©vĂ©nements objectifs, sa mise en rĂ©cit dans le cadre de la constitution dâune mĂ©moire collective rĂ©sulte toujours dâun choix partisan. Georges Bensoussan, dans La concurrence mĂ©morielle, expliquait ainsi que Lâimage que nous nous faisons du passĂ© nâest pas le passĂ©, ni mĂȘme ce quâil en reste, mais seulement une trace changeante de jour en jour, une reconstruction qui nâest pas le fruit du hasard, mais relie entre eux des Ăźlots de mĂ©moire surnageant dans lâoubli gĂ©nĂ©ral ». Par consĂ©quent, une offre mĂ©morielle » rĂ©sulte inĂ©vitablement dâun processus de conservation et dâeffacement. Ces choix, mis bout Ă bout, constituent in fine une mĂ©moire officielle qui pourra ĂȘtre par la suite transmise, apprise et assimilĂ©e. Câest cette construction de souvenirs communs qui constitue la politique mĂ©morielle, câest-Ă -dire lâart officiel de gouverner la mĂ©moire publique » Johann Michel, Gouverner les mĂ©moires. Les politiques mĂ©morielles en France. A lire aussi Hongrie lâavenir dâun pays dâEurope centrale au sein de lâUnion europĂ©enne Câest pourquoi des offres politiques diffĂ©rentes proposeront chacune une mĂ©moire diffĂ©rente de la mĂȘme maniĂšre que certains font du lobbying, dâautres font » de la mĂ©moire. Si ces mĂ©moires sont par trop dissemblables ou opposĂ©es, on peut alors assister Ă de vĂ©ritables guerres des reprĂ©sentations, dont lâenjeu est de remporter lâadhĂ©sion mĂ©morielle et, ainsi, lâinfluence politique qui en dĂ©coule. La lutte est Ă la fois intellectuelle et Ă©motionnelle, car ces souvenirs » historiques sont assimilĂ©s de maniĂšre passionnelle par les enfants de chaque sociĂ©tĂ© qui les leur propose la dĂ©couverte de soi, de son identitĂ©, de son clan » au sein des autres nations, de son rapport Ă lâautre, est en grande partie dĂ©terminĂ©e par ce quâon nous aura transmis comme mĂ©moire historique. Lâenjeu majeur de lâinfluence mĂ©morielle consiste donc Ă imposer des rĂ©fĂ©rences communes, qui entraĂźneront lâassimilation de comportements normĂ©s et dâune culture qui pourra ĂȘtre transmise Ă la fois par les parents et par le groupe auquel on appartient. Ce dĂ©codeur » mental influencera par la suite dâĂ©ventuelles visions du monde et, par extension, de futurs choix politiques. Pourquoi devons-nous redĂ©couvrir lâHistoire de lâEurope ? Les EuropĂ©ens ont, pour un grand nombre dâentre eux, renoncĂ© Ă leur volontĂ© de puissance. VolontĂ© dont la seule Ă©vocation est parfois apprĂ©hendĂ©e comme un sulfureux penchant Ă surveiller avec suspicion. La force Ă©tant pensĂ©e, en Occident, comme devant ĂȘtre lĂ©gitime, la crise de la volontĂ© de puissance europĂ©enne ne peut se comprendre que comme une crise de la lĂ©gitimitĂ© de ce quâincarne lâhomme europĂ©en au sein des nations europĂ©ennes elles-mĂȘmes. Or, lâincarnation est affaire de reprĂ©sentations collectives. Afin de dĂ©celer ce qui a pu entrainer les peuples europĂ©ens vers une crise de la lĂ©gitimitĂ© de la puissance, il convient donc de sâinterroger sur lâorigine du changement radical de nos reprĂ©sentations communes. ReprĂ©sentations qui dĂ©coulent, comme on lâa vu, en grande partie des mĂ©moires collectives mises Ă lâĆuvre dans nombre de pays europĂ©ens. En France, depuis une cinquantaine dâannĂ©es, les axes de la politique mĂ©morielle et de lâapprentissage de lâHistoire sont principalement orientĂ©s vers les Ă©vĂ©nements qui mettent en scĂšne les invasions, colonisations et prĂ©dations europĂ©ennes Ă lâencontre des autres peuples du monde. Câest ainsi que lâon aborde en abondance, et ceci tout au long de la scolaritĂ©, la traite transatlantique, la conquĂȘte des AmĂ©riques, la colonisation et lâimpĂ©rialisme europĂ©en en Asie et en Afrique, ou encore les idĂ©ologies racistes europĂ©ennes. De mĂȘme, les institutions mĂ©diatiques, le monde du spectacle ou les associations communautaires se font les relais de cette mĂ©moire collective qui prĂ©sente, encore et toujours, lâEuropĂ©en comme le bourreau du monde. Ă lâinverse, lâhistoire des invasions, colonisations et traites contre lesquelles les EuropĂ©ens durent rĂ©sister au fil des siĂšcles ne sont jamais mise en rĂ©cit et rapportĂ©e Ă la mĂ©moire publique. Ce dĂ©sĂ©quilibre mĂ©moriel est constitutif dâune identitĂ© tronquĂ©e qui prend souche au cĆur dâun nombre toujours plus important de citoyens qui, se faisant, intĂ©riorisent lâidĂ©e que les EuropĂ©ens auraient une dette historique Ă payer envers les autres nations du monde. Aussi, des termes tels que patriotisme », puissance », souverainetĂ© », frontiĂšres », voire identitĂ© » dĂ©clenchent immanquablement chez certains des rĂ©flexes mĂ©moriels qui mobilisent des Ă©chantillons de souvenirs » prĂ©cis. Les EuropĂ©ens durent se battre pour exister Bien loin de la mĂ©moire collective que lâon nous assĂšne depuis Mai 68, dans un contexte de dĂ©colonisation et de remise en cause de la civilisation occidentale, les EuropĂ©ens ont, en rĂ©alitĂ©, passĂ© davantage de siĂšcles Ă se dĂ©fendre contre les invasions quâĂ envahir eux-mĂȘmes. Rappeler cette vĂ©ritĂ© ne signifie pas nier les crimes quâont commis les EuropĂ©ens au cours des siĂšcles, mais chercher Ă lever le voile sur un pan entier de notre histoire. Câest le cas premiĂšrement avec les Perses qui, dĂšs -546 av. conquiĂšrent les Grecs dâAsie Mineure. En -492, câest Ă la bataille de Marathon que les AthĂ©niens repoussent lâenvahisseur. Dix ans plus tard, lâEmpire perse tente de reprendre pied sur le continent europĂ©en. Ă la bataille de Salamine, les Grecs coalisĂ©s dĂ©font les armĂ©es de XerxĂšs. Un signe europĂ©en » est alors nĂ© au cours de ces guerres mĂ©diques » la victoire dans la disproportion du nombre. Souvent, trĂšs souvent, les EuropĂ©ens furent infĂ©rieurs en nombre face aux immensitĂ©s dĂ©mographiques de lâest et du sud. Toutefois, cela ne brisa jamais la combativitĂ© europĂ©enne. Ces premiers combats annoncent le dĂ©but dâune histoire malheureusement mĂ©connue de nos jours en France, mais aussi en Europe celle de la lutte millĂ©naire des EuropĂ©ens pour la conservation de leurs terres, perpĂ©tuellement disputĂ©es par des entreprises de conquĂȘtes et de colonisations extra-europĂ©ennes. Ainsi, on peut dĂ©finir la pĂ©riode allant du Ve siĂšcle apr. avec lâarrivĂ©e des Huns laissons de cĂŽtĂ© les invasions perses, puisque leur reflux laissa aux EuropĂ©ens un long rĂ©pit jusquâĂ la chute de lâEmpire ottoman, au XXe siĂšcle, comme une vaste pĂ©riode de colonisation et de dĂ©colonisation de lâEurope ce qui nâempĂȘche nullement la mise en place dâentreprises coloniales de la part de certaines nations europĂ©ennes. Si notre mĂ©moire collective a retenu lâinvasion de lâEurope par les Huns, quâen est-il de tous les autres peuples turco-mongols ayant dĂ©ferlĂ© en Europe depuis le vaste couloir des steppes » eurasiatique ? Les Avars, qui menĂšrent des raids incessants dans les terres franques, Ă la recherche de butins et dâesclaves, qui asservirent les Slaves et Ă©crasĂšrent les tribus germaniques ; le Khanat des Bulgares, de culture iranienne, qui fit trembler lâEmpire byzantin ; les Onogours, les Barsiles, les Tölechs, les Oghuzs, les Bayirkus, les Khazars, autant de nomades turco-mongols oubliĂ©s qui se sont successivement dĂ©versĂ©s en Europe, apportant leur lot de mort et de dĂ©solation. Au XIIe siĂšcle, se sont les Mongols qui dĂ©truirent la puissance russe, gĂ©orgienne et hongroise. Ces cavaliers des steppes rĂ©duisent prĂšs dâun million de Russes en esclavage. Par la suite, ce sont les Tatars et les Ottomans qui exercĂšrent une traite esclavagiste continue Ă lâencontre des populations dâEurope de lâEst et du Sud-est. Les Turcs seldjoukides puis ottomans avaient, dĂšs le XIe siĂšcle, redonnĂ© souffle Ă la conquĂȘte arabo-musulmane, entamĂ©e quatre-cents ans plus tĂŽt Ă lâencontre des terres europĂ©ennes. MalgrĂ© une tentative des EuropĂ©ens pour contenir lâinvasion, entre 1058 et 1291, lâeffondrement des royaumes latins dâOrient entraĂźne la reprise de la colonisation de lâEmpire byzantin par les Ottomans. La chute de Constantinople, en 1453, entraine la colonisation dâun tiers de lâEurope par les Turcs. Ce nâest quâavec la bataille de Vienne de 1683, oĂč les Ottomans sont mis en dĂ©route par la cavalerie polonaise du roi Jean Sobieski, alors quâils faisaient depuis deux mois le siĂšge de la capitale de lâempire des Habsbourg, que le rapport de force se retourne petit Ă petit contre les Turcs, jusquâĂ lâeffondrement de lâEmpire ottoman, en 1923. La mĂ©moire au service de lâidĂ©ologie Au sortir de la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle, les grandes idĂ©ologies modernes sont Ă©branlĂ©es les nationalismes, les totalitarismes et les impĂ©rialismes raciaux du XIXe siĂšcle, de la PremiĂšre puis de la Seconde Guerre mondiale ont mis Ă mal les trois grands avatars idĂ©ologiques modernes quâont Ă©tĂ© la Nation le nationalisme, la Race le racisme et la Science le socialisme. Ces pĂ©riodes avaient Ă©tĂ© marquĂ©es par lâidĂ©al de lâhomme nouveau », que ce dernier advienne, selon les cas, par la redĂ©couverte ou lâaffirmation de son caractĂšre national, par sa primautĂ© raciale, ou encore par son appartenance au Parti. Ă travers ce nouveau citoyen absolu, dĂ©tachĂ© de toute attache personnelle, câest lâincarnation dâun Ătat tout puissant et omniprĂ©sent qui Ă©tait alors apprĂ©hendĂ© comme le fer de lance du progrĂšs et de la marche de lâHistoire ». A lire aussi LâOccident rejette la raison. Entretien avec Samuel Gregg Or, Ă partir des annĂ©es 1970, ce citoyen absolu Ă©cĆure. De nouvelles pistes pour lâaccomplissement de la modernitĂ© » sont dĂ©fendues dans lâespace public. Ămerge alors lâidĂ©al de lâhomme global, post-national et dâessence nomade qui, aprĂšs les errements dramatiques des 150 derniĂšres annĂ©es, viendrait sauver » la vieille Europe, Ă©puisĂ©e dâexister. Dans cette logique, lâĂ©mergence de ce nouvel homme mondialisĂ© adviendrait par lâouverture », la tolĂ©rance », ou encore le vivre ensemble », autant de notions floues qui, petit Ă petit, dĂ©sarment le pays de ses dĂ©fenses frontaliĂšres, culturelles et sĂ©curitaires. De la mĂȘme façon que pour les religions, les idĂ©ologies modernes mobilisent lâintellect, lâĂ©motion et lâappĂ©tit humain pour la transcendance. Tout but politique doit contenter ces trois aspects de lâĂȘtre humain. Et, comme on lâa vu prĂ©cĂ©demment, toute entreprise de lĂ©gitimation nĂ©cessite lâĂ©mergence dâun rĂ©cit. Câest ainsi que commencĂšrent Ă ĂȘtre spĂ©cifiquement mises en avant les prĂ©dations europĂ©ennes Ă lâencontre des autres peuples, et ceci en faisant fi de toute nuance, qui devrait logiquement pousser Ă prĂ©senter lâhistoire de lâensemble des invasions qui ont concernĂ© les EuropĂ©ens, y compris celles oĂč ils durent se dĂ©fendre. La mĂ©moire historique dans laquelle nous continuons dâĂ©voluer de nos jours Ă©tait nĂ©e, celle dâune repentance perpĂ©tuelle des peuples europĂ©ens, sommĂ©e de racheter leur dette » Ă lâĂ©gard du reste du monde et de sâouvrir Ă ce dernier pour exorciser les dĂ©mons de ses anciens crimes. En dĂ©finitive, aucun renouveau de la puissance europĂ©enne ne pourra advenir sans une refonte totale de la vision que nous avons de nous-mĂȘmes. Cette rĂ©volution des reprĂ©sentations ne pourra ĂȘtre victorieuse que si nous levons enfin le siĂšge qui est fait Ă notre mĂ©moire collective. Il est plus que temps pour les EuropĂ©ens de redĂ©couvrir leur Histoire.
Lesconflits et leur histoire sont durablement inscrits dans la mĂ©moire collective des sociĂ©tĂ©s et dans les mĂ©moires individuelles : sâagissant de pĂ©riodes sombres et douloureuses, elles marquent durablement les groupes qui y ont pris part. Elles donnent souvent naissance Ă une mĂ©moire officielle de la part des gouvernements, qui entendent Ă©touffer tout ce qui pourrait
Le crime contre lâhumanitĂ©, premiĂšrement dĂ©finit en 1945 par la charte de Londres dĂ©signe un crime grave comme le viol le meurtre ou la torture. Ce crime se distingue des autres car il est systĂ©matiquement massif et dirigĂ© contre une population civile de plus il est imprescriptible Ă lâinverse des autres crimes. Le gĂ©nocide fait parti des crimes de guerre. Il est dirigĂ© vers une population en particulier pour sa nationalitĂ© son ethnie ou encore son appartenance culturelle. Il consiste Ă mettre en pĂ©ril la vie des individus, de tuer ou encore de dĂ©porter. Il est proche du crime de guerre global car il est systĂ©matique, imprescriptible et massif or le fait quâil sâattaque Ă une population en particulier pour ce quâelle est fait quâil sâen dĂ©marque. Le travail des historiens est de retracer une certaine vĂ©ritĂ© sur ces Ă©vĂšnements en se basant sur des archives, sur des sources et il se rapproche du travail scientifique. Il vient reconstruire et analyser le passĂ© avec un regard critique afin dâexpliquer ce passĂ©. Les mĂ©moires sont plurielles pour un mĂȘme conflit, en effet selon le rĂŽle jouĂ© pendant le conflit, le genre, lâethnie, lâĂąge et lâimpact les rĂ©cits serons diffĂ©rents. Ces deux concepts vont de pair on peut dire que lâhistoire alimente et Ă©tudie les mĂ©moires tandis que les mĂ©moires nourrissent lâhistoire. Ici on va se demander si juger les crimes contre lâhumanitĂ© et les gĂ©nocides permettent une meilleure Ă©criture de lâhistoire et un apaisement des mĂ©moires. Dans un premier temps il sera question du rĂŽle de la justice dans ces crimes contre lâhumanitĂ© puis de lâĂ©criture de lâhistoire et enfin on abordera lâimpact des jugements et de lâhistoire sur les mĂ©moires. La justice occupe un rĂŽle important pour les historiens. Tout dâ abord leurs travaux sont essentiels pour trouver la vĂ©ritĂ© et donc le contexte des conflits. Ils permettent de savoir lâorigine du conflits les agresseurs et les persĂ©cutions connues. Pour les mĂ©moires notamment celles des victimes le travail de justice permet un reconnaissance de ces derniĂšres et donc leur permet de se reconstruire avec ce passĂ© douloureux. Dâavril Ă juillet 1994 le gĂ©nocide des Tutsi Ă tuĂ© prĂšs dâun million de personnes. Pour juger ce gĂ©nocide des tribunaux Ă Ă©chelle locale ont Ă©tait mis en place sur tout le territoire rwandais, il sâappellent gacaca. Le gĂ©nocide Tutsi connais des particularitĂ©s et sa mise en Ćuvre est orchestrĂ©. Dans la soirĂ©e avril 1994, l'avion transportant des tirs de missiles Ă son approche de l'aĂ©roport de Kigali. La mort de modĂšle de la nation crĂ©e un vide institutionnel rapidement comblĂ© par appellent la population Ă venger son prĂ©sident en exterminant les Tutsi. avril, les hostilitĂ©s entre les Forces armĂ©es rwandaises et le Front patriotique rwandais , en suspens depuis la signature des accords de paix dâArusha en aoĂ»t 1993, reprennent. Au mĂ©pris des objectifs stratĂ©giques, les Forces armĂ©es rwandaises se concentrent sur lâextermination des civils commence le mĂȘme jour. Les communes les plus touchĂ©es sont celles qui comprenaient les plus fortes concentrations de population tutsi. Les lieux de cultes et les campagnes ne sont pas Ă©pargnĂ©s. Câest un quart de la population qui meurt. LâavancĂ©e des troupes du front patriotique rwandais met fin aux tueries. L ' 6 avril marque la campagne nationale des massacres, il n'en le dĂ©clencheur , ces derniers ayant Ă©tĂ© prĂ©parĂ©s dans une idĂ©ologie de haine et des dispositifs meurtriers. Loin d'ĂȘtre une explosion soudaine et imprĂ©visible, le gĂ©nocide des Tutsi a Ă©tĂ© le fruit d' construction ethno-raciale, hĂ©ritĂ©e de lacolonisation. Celle-ci aboutit Ă une idĂ©ologie de haine et d'exclusion, instrumentalisĂ©e par un projet politique extrĂ©miste. Pour juger ces crimes les Gacaca se sont officiellement formĂ© en 2002. Le premierjugement prends place en 2005 et les jugements se passent de maniĂšre particuliĂšre. En effet Les gacaca sont constituĂ©es de personnes Ă©lues pour leur bonne rĂ©putation. Elles sont qualifiĂ©es d'intĂšgres. Elles ont suivi une formation juridique de base. Les accusĂ©s n'ont pas d'avocat, mais tous les villageois peuvent participer et intervenir, soit Ă charge, soit Ă dĂ©charge. Ici on fait face Ă un tribunal de type traditionnel et avec une justice de proximitĂ© qui touche tout les citoyens et qui demande une mobilisation massive. Les accusĂ©s ne sont pas les principaux responsables mais de simples voisins et des exĂ©cutants, ainsi ici aussi on juge les populations sans sâattaquer aux grandes figures. Les gacaca sont compĂ©tents pour juger les personnes suspectĂ©es de crimes et dĂ©lits. Ces tribunaux permettent de juger 2 millions de gĂ©nocidaires, ils ont pour but de venger lâimpunitĂ© totale des ces derniers et veulent
. 185 388 92 436 379 383 0 485
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